Si Brignac m’était conté

Présentation du projet

Le projet naît en 2022, à l’initiative de Mme LE MAIRE Marina BOURREL et sous la direction de Mme Brigitte SAINT PIERRE.

Un groupe de Brignacois(es) s’est constitué afin d’écrire l’histoire de leur commune : BRIGNAC

Après cinq mois de recherches (documents d’archives, divers ouvrages et collectes de témoignages) le groupe a pu écrire l’histoire qui suit.

BRIGNAC : Il en existe 3 en FRANCE

BRIGNAC DANS LE MORBIHAN : 56

BRIGNAC LA PLAINE DANS LA CORREZE : 19

BRIGNAC DANS L’HERAULT : 34

C’est ce dernier – dont l’étymologie nous est inconnue- qui nous intéresse.

Dans notre recherche, nous nous sommes basés sur l’archéologie et des documents écrits.

  • Archéologie :

Au lieu-dit Les Garels dans la plaine dite « la SALAMANE », à moins d’un Km au sud-ouest du village, un charruage agricole a révélé en 1983 l’existence d’un établissement gallo-romain. Sur une surface de 5000 M2 environ, il a été recueilli, en surface, des dolias (jarre), des amphores, des céramiques, pesons, et tuiles caractéristiques des Ier et 2èmesiècles de notre ère.

Au lieu-dit Saint Martin, au confluent du Rhônel et de la Lergue, un sanctuaire chrétien et une partie de son cimetière ont été découverts en 1983. Il s’agit du sanctuaire de St Martin, qui appartient à la famille des petits édifices préromans (construits avant l’an 1000) à nef unique et chevets quadrangulaires.

Ce sont, à ce jour, les seules implantations humaines connues sur la commune. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu d’autres antérieurement.

  • Premiers documents écrits :

1162 : l’église St Pierre est mentionnée une première fois. Par la suite, cette église va prendre le nom de St Pierre « AUX LIENS » en référence à l’apôtre Pierre. Prisonnier dans une geôle, il fut libéré de ses liens et de la prison par un ange.

1341 :  Le Ier AVRIL, Brignac est cité dans la transaction qui fixe les limites de Clermont et de Brignac.

En savoir plus : Au moyen âge, une localité (ville ou village) dépend :

– d’une paroisse : St Pierre.

– d’un seigneur : Les Guilhem de Clermont.

– d’une communauté d’habitants avec ses consuls : depuis 1341

Cette transaction de 1341 est l’acte de naissance de la communauté d’habitants qui, en 1790, devient notre commune actuelle.

SOMMAIRE

Présentation de notre territoire :

                Selon le cadastre napoléonien de 1835, la commune est divisée en 3 secteurs : A, B et C comprenant de nombreuses parcelles dont voici les noms :

SECTION A dite « de la Plaine » (578 PARCELLES) :

AUBENQUES, MARRE, LES FAISSES, RONEL, LES RIVIERES, THOS, LES POUSTERLES, FON DUBAYLE, LE SALAN, LES MILLIERES, LES BOUZIGUES, FONTANILLES, SAINT MARTIN, LES COLOMBAREDES, LE GARISSOU, LA PARRO, BRIGNAC.

SECTION B dite « de la Salamane » (503 PARCELLES) :

L’OLIVETTE, L’OLIVETTE DES COMBES, LES SARRUSSES, LE BROUNE, LA REGORDE, CANTACOUGNOULS, LES CLOTS, CAMALSES, CHEMIN DE CANET, LES CLAPASSES, LA ROUQUETTE, CHEMIN DE PEZENAS, LES BALESTES, L’AMELLAREDE, LES PUITS, LA SALAMANE HAUTE, LA SALAMANE BASSE, LES GARELS, LES BESSOUNIES, MURAILLES DE BALP, LES MUSCATS.

SECTION C « dite de Malnourrit » (159 PARCELLES) :

MALNOURRIT, LES SADARASSES, LES TANNES, LES FALSANDES, LES PASQUETTES, LES CATALOUNES.

 

Au cours de nos recherches sont apparus des grands thèmes

  • Le village : Moyen Age et Ancien Régime : avant 1789

Période contemporaine : Après 1789

 

  • La religion : La paroisse, les guerres de religion, le pèlerinage à Notre Dame du Peyrou, et les reposoirs du Saint Sacrement.
  • L’eau : Les puits, les citernes des maisons, la glacière, les norias, le château d ’eau, la Lergue et les inondations de 1907.
  • La viticulture : architecture vinicole
  • La vie quotidienne : les artisans, les commerces, Poste et Télégraphe, la fête annuelle.

 

LE VILLAGE DES ORIGINES A NOS JOURS

Après le site des Garels (il y a 2 000 ans), et le site de Saint Martin et son église, au nord du village, non loin du confluent du Rhônel (Ronel), probablement construit aux 9è et 10 è siècles, on aborde l’implantation du village de Brignac actuel.

1162 : C’est la première mention écrite de l’église et la paroisse Saint Pierre du village de Brignac.

On présume que les premières habitations, regroupées autour de l’église, étaient protégées par une fortification percée de deux portes. La rue du Fort semble attester cette hypothèse.

Par la suite, de nouvelles habitations se sont établies en dehors de ce bourg initial donnant naissance aux faubourgs, d’abord aux alentours du bourg et s’étalant au cours des siècles le long de l’actuelle Grande Rue.

Fin 19è et début 20è avec l’implantation du vignoble, des constructions nouvelles se sont implantées, notamment, route de Canet (maisons et caves vigneronnes). Plus récemment, depuis la fin du 20è siècle, l’urbanisation se poursuit par la construction de lotissements.

En conclusion, Brignac est un village d’origine médiévale, qui n’a cessé de se développer au fil du temps. C’est un village rural qui, aujourd’hui, accueille des « néo-ruraux » (des personnes qui s’installent dans les villages mais n’y travaillent pas).

LE VILLAGE EN 1789

A la veille de la Révolution française (1789-1799), la rédaction du Cahier de Doléances (8 mars 1789) nous renseigne sur la situation de Brignac.

CAHIER DE DOLEANCES : définition : C’est un registre dans lequel étaient consignés, dans toutes les localités de France, les souhaits et demandes des habitants. Ces cahiers serviront aux députés aux Etats généraux qui ont eu lieu du 5 mai au 27 juin 1789.

CAHIER DE DOLEANCES : 8 mars 1789

Extraits de la délibération

« Notre communauté se trouvant composée de quarante au mieux se trouve réduite à la plus extrême misère, attendu qu’il n’y a pas plus de quinze à vingt années qu’elle se trouvait composée de beaucoup des principaux habitants qu’une maladie épidémique survenue toutes les années en enlevé la plus grande partie, et qu’aujourd’hui elle ne se trouve composée et habitée que part quelques travailleurs qui ont remplacés les principaux habitants.

Notre communauté paye annuellement 6 351 livres 14 sols 10 deniers à distraire pour le côté de Clermont ou forains qui jouissent une grande partie de notre terroir et qui payent annuellement      2 262 livres 15 sols 7 deniers ; reste pour notre communauté 4 088 livres 15 sols 7 deniers.

Le total de notre alivrement (fixation du taux de redevance d’un impôt, d’une taxe) se porte à 294 livres 16 sols. La livre revient pour la présente année à 14 livres 11 sols 4 deniers.

La taxe de la capitation se porte à 350 livres pour la présente année et attendu que comme nous avons dit qu’il nous manque plus d’un tiers des forts contribuables nous demandons une diminution proportionnée aux individus qui nous manquent.

Le vœu de la communauté de Brignac est que tous les biens fonds nobles généralement quelconque soient mis à la taille, suivant leur nature, leur bonté et leur situation, et qu’à cet effet il soit fait un nouveau cadastre.

Qu’il soit fait et créée une nouvelle administration provinciale de manière qu’il en résulte des frais et des dépenses qui sont dans ce moment portés à l’extrême.

Que la dime ecclésiastique soit payée en argent et par imposition dans chaque paroisse.

Nous observons encore que le voisinage de la rivière de LERGUE nous a enlevé notre meilleur terrain et que tout cela nous prive de tout notre fourrage en sorte que les habitants ne pouvant pas nourrir leur bestiaux et n’ayant pas assez de bras pour cultiver leurs biens, ils ne peuvent par conséquent faire la culture nécessaire.

Et enfin que le froid excessif du présent hiver a presque entièrement tué les oliviers et la grande partie des vignes ce qui fait la principale récolte de ce pain en sorte qu’il résulte que nous serons dans l’impossibilité de payer nos impositions et avons signé notre présent cahier de doléance avec notre greffier après avoir fait la lecture.

Lesquelles charges sont si considérables que nos récoltes produisent à peine de quoi payer nos impositions nous trouvant dans un terrain des plus ingrats et s’il y en a du bon il se trouve appartenir à Madame La Comtesse De POULPRI seigneuresse du présent lieu. »

Signatures :

LEOTARD Jean, 1er consul, MALAVIALE, BONNEL Guillaume, SALASC Guillaume, LEOTARD Joseph, BONNEL Pierre Jérôme, ALEXANDRE Pierre, BONNEL Pierre, LEOTARD , GONTIER Alexis, LEOTARD , ESCURET Henry, GAYRAU, BONNEL, SIRVEN greffier

1789 c’est aussi le retour de « L ‘AMERICAIN »